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58 MEMOIRES DE LIERRE DE L'ESTOILE.
nourrir plus d'un an; quantité de chair salée, des legumes, foin et autres vivres, en plus grande quantité qu'aux quatre meilleures maisons de Paris. Ches les capucins on y trouva du biscuit en abondance; enfin dans toutes les maisons des ecclésiastiques on y - trouva des provisions au-delà de ce qui leur étoit nécessaire pour la demi-année.
Le lendemain, il fut ordonné parle conseil des Seize que les ecclésiastiques donneroient à manger une fois le jour aux pauvres qui leur seroient marqués de leur quartier, dont on leur donna les rôles. Cependant on ordonna à toutes les maisons pauvres d'amener en certain lieu leurs chiens et leurs chats (0, qui furent tués; et ensuite les firent cuire dans de grandes chaudieres, et en distribuèrent le potage aux pauvres, avec un morceau de chair de chien ou de chat, et un morceau de pain.
En ce temps moururent plusieurs personnes tant pauvres que riches; et tous Ies jours on en trouvoit étendus sur le pavé en divers quartiers, tant à cause de la mauvaise nourriture depuis quelque temps, que par le manque des vivres.
Pour le soulagement des pauvres fut ordonné par M. le duc de Nemours qu'on auroit recours au trésor de Saint-Denys ; et fut livré premièrement par Roland, trésorier, et les religieux dudit Saint-Denys, un cru cifix d'or pesant dix-neuf marcs quatre onces cinq gros, lequel a été porté à la Monnoye; plus, une couronne d'or pesant dix marcs dix onces, qui a été pareillement
(-) Leurs chiens et leurs chats : Les chiens et les chats furent réunis dans divers quartiers de la ville sous la garde des ecclésiastiques, qui •en nourrirent les pauvres pendant quinze jours.
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